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22 décembre 2018

La brodeuse



Activités essentiellement féminines, la broderie comme la dentelle n'ont jamais cessé de m'étonner et me surprendre par la variété et la finesse des motifs, le savoir-faire des doigts agiles, la patience insensée nécessaire à la confection  des ouvrages . Ça a l'air fragile mais ça peut tenir longtemps, des siècles si on en prend soin.

Je trouve admirable qu'à l'époque du tout jetable où des robots sont capables de répéter à l'infini les gestes les plus compliqués et fabriquer des motifs à la chaîne, il existe toujours des personnes qui le font à l'ancienne en prenant le temps qu'il faut. Il paraît même qu'il existe un nouvel engouement pour ces activités. Phénomène de mode, donc passager ou changement durable ?

Un jour, il y a longtemps, j'ai rencontré un type qui pêchait au bord de la Meuse tout en faisant du crochet... Il m'a dit qu'il conjuguait ainsi deux passions. 

17 décembre 2018

L'heure du berger



Qui est-il ? A quoi pense-t-il ? Quelle lecture fait-il de son environnement ? De son présent ?...

Là-bas, un vol d'oiseaux. Que se passe-t-il ? Viennent-ils s'abattre dans le fourré ou le quittent-ils brusquement ?...

Ne pas tout dire, ne pas tout montrer, suggérer et laisser à l'autre la liberté de terminer...

Ji-Young Demol Park, une merveilleuse artiste d'origine sud-coréenne, ne dit rien d'autre en admirant le Cervin légèrement voilé : "Y s'cache... C'est mieux... Mille fois mieux..."

7 décembre 2018

Notes salées


Les Bretons me pardonneront, j'espère, mais dans l'inconscient collectif, leur région est très souvent associée à un ciel gris-bleu, au vent et à la pluie. Et ce matin, le ciel est gris sale, il vente, il pleut. Sur la table, une revue de voyages propose 6 jours en Bretagne pour 810 euros. L'invitation au voyage est à l'origine d'un exercice de gammes matinales. Mes notes seront légèrement salées et ... celtiques.

21 novembre 2018

Gammes

Il est indispensable de temps à autre de revenir aux sources et d'entraîner l'oeil, la main, l'imagination... Et quand on la chance de tomber sur un maître, il faut en profiter.




Dernièrement, sur une étagère d'une maison amie, j'ai trouvé un BD de Hugo Pratt intitulée "Les Celtiques".



Je me suis davantage intéressé au graphisme de son héros Corto Maltese , personnage grand, riche, élégant, flegmatique, solitaire et très chanceux qu'à l'histoire.



Du noir et le blanc du papier, des taches, des traits secs qui paraissent frustes et simples à première vue, à la limite négligés. A première vue seulement car si l'on s'attarde un peu, on découvre des subtilités insoupçonnées.

L'ouvrage date de 1980 et les héros fumaient. Notre époque lisse et hygiénique a supprimé le tabagisme dans les BD, les films, les lieux publics. On ne s'en plaindra pas.

Les "héros" de BD terminent très souvent l'histoire avec des litres de sang sur les mains et Corto Maltese ne me démentira pas.
J'ai vu des "héros" modernes abattre une quantité incalculable de gens en 1 heure 30 de film. Certains "jeux" électroniques sont basés sur des tueries de masse... Paraît que ça divertit, que ça fait rêver.... Va comprendre !

9 novembre 2018

Automne



J'aime l'automne pour sa profusion de couleurs flamboyantes, ses matins frais et voilés de brume. Les arbres se débarrassent de leurs feuilles, fruits et graines avant de se reposer à l'arrivée du froid et de la neige. La nature se fait belle avant le grand sommeil.

Sous terre, le renouveau est là, invisible, caché, protégé, en dormance avant l'explosion printanière. Sous les semelles craquent les faînes et les glands moins chanceux tombés sur le chemin. Leur avenir est tout tracé : ils finiront dans le ventre d'un sanglier, d'un oiseau ou digérés par des bestioles plus petites.



Une fois n'est pas coutume, je me contenterai de recopier la description poétique de Pierre Lieutaghi*, ce merveilleux écrivain et ethnobotaniste.

"A l'automne, sur les talus au pelage mouillé où les verdiers s'abattent en troupes inquiètes, un arbrisseau fait l'arlequin, rameaux verts, feuilles pourpres, fruits roses ouverts sur un trésor fugace de graines vernissées. Modeste à la floraison, joli tout l'été, superbe en octobre, le Fusain s'est fait remarquer de tous les promeneurs par ses fruits de forme curieuse et de teinte rare que le langage populaire a parfaitement dépeints par les noms de Bonnet de prêtre, Bonnet de cardinal, Bonnet carré..."

*Pierre Lieutaghi, Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux, Actes Sud, 2004 p. 627.

4 novembre 2018

Enveloppes végétales



Il arrive parfois qu'une enveloppe soit illustrée par une main amie. C'est le cas de celle-ci venue d'Andernos-les-Bains en Gironde et harmonieusement dessinée sur le thème du lierre au stylo à bille, aquarelle et crayons de couleur peut-être. Merci Scottie.


Cette enveloppe un peu froissée a beaucoup voyagé et me tient à coeur. Je l'avais emmenée avec moi au Costa Rica en janvier dernier et l'avais donnée à notre guide qui avait été amusée par cette collection. Elle m'a promis de me la renvoyer d'un de ses lieux de vacances. Et voilà que mi-septembre elle me revient postée à ... Bordeaux !!

J'ai malheureusement égaré son adresse internet. En attendant de la retrouver, je veux lui envoyer un petit message par l'intermédiaire du blog, un peu comme une bouteille à la mer : merci Gioconda, merci pour ce geste qui me touche et j'espère que tout va bien pour toi et les tiens. Pura Vida.


Oblitérée à Vérone, elle a été envoyée de l'Ile aux pêcheurs sur le Lac Majeur.


Celle-là vient d'une autre île, celle de Rhodes en Grèce. Merci Mado.

Un grand merci à tout le monde pour votre participation.

31 octobre 2018

Entre chien et loup



L'expression est ancienne ; très ancienne d'après Claude Duneton* puisque les Latins l'auraient déjà utilisée : "inter canem et lupum" sans toutefois citer ses sources. Pour le Littré : "à petit jour, le soir ou le matin, c'est à dire quand le jour est si sombre qu'on ne saurait distinguer un chien d'un loup"

Pour moi, et je rejoins Duneton, c'est le moment plus ou moins long selon la saison où les diurnes représentés par le chien cèdent la place aux nocturnes et inversement, le moment où on allume ou parfois éteint ses phares, celui où on se sent soudain seul, enveloppé de brume et de nuit. On a beau dire, même si ce moment annonce aussi l'arrivée du jour, on le place inconsciemment au début de la nuit.

Il peut être inquiétant pour certains mais aussi féerique, un peu magique car tout peut arriver : ici, des yeux verts, phosphorescents le temps d'une seconde, un chat ? un renard ?... Là une ombre, un froissement, frisson... La vie nocturne reprend ses droits. Il est temps de rentrer. 

* Claude Duneton, La puce à l'oreille. Anthologie des expressions populaires avec leur origine, Stock, 1978.

Aquarelle 40 cm x 30 cm avec cadre, papier Laugton, coton, 300 g.

25 octobre 2018

Hiver



Ce n'est pas que j'attends la neige comme le messie, elle arrivera en son temps et en abondance j'espère... Ne serait-ce que pour permettre à la terre d'accumuler des réserves d'eau et alimenter les nappes phréatiques qui touchent le fond actuellement. Non, j'aime les hivers de neige, les balades par un froid sec et ensoleillé, le crissement si particulier de la neige sous les semelles, les traces de présence animalière, ce blanc que nulle lessive n'égalera et surtout ce silence bruissant de vie. Bien sûr, cela ne va pas sans certaines nuisances : routes verglacées, chasse-neige, glissades incontrôlées, nettoyage des trottoirs etc..., chaque médaille a son revers.

En fait, les 27 et 28 octobre prochains aura lieu l'exposition annuelle de peinture à Liffol-le-Grand (Vosges) et le thème cette année est : "L'hiver dans la région". Alors voilà une des deux aquarelles faites pour cette occasion. (dimensions : 40 cm x 50 cm avec cadre, papier Canson 300 g, coton, lisse.)

21 octobre 2018

Corse (suite)



Rembobinez le film de votre vie jusqu'à vos années collège et souvenez-vous : "Figurez-vous une île rougeâtre et d'aspect farouche : le phare à une pointe, à l'autre une vieille tour génoise où, de mon temps, logeait un aigle. En bas, au bord de l'eau, un lazaret en ruine, envahi de partout par les herbes ; puis des ravins, des maquis, de grandes roches, quelques chèvres sauvages, de petits chevaux corses gambadant la crinière au vent ; enfin là-haut, tout en haut..."
                                                                      Le phare des Sanguinaires.     A Daudet




A Sartène, une maison à mâchicoulis rappelle que par le passé, certains visiteurs étaient reçus avec des projectiles et / ou une douche brûlante.

En montant au col de Bavella, une rencontre insolite dans un enclos.



Sur la fin du séjour, la Corse fut en vigilance orange et les falaises de Bonifacio, en face de la Sardaigne avaient un aspect austère, sauvage.

14 octobre 2018

L'île de beauté

Quelques pages de carnet dessinées la semaine dernière lors d'un petit séjour en Corse. Le gros des touristes est parti et l'île a trouvé sa sérénité.



Une première page d'échauffement quelque part entre Bastia et Corte, un nom compliqué que je me suis dépêché d'oublier. Sous la domination de Gênes pendant des siècles, le littoral a été constellé de tours qui surveillaient en permanence la mer et communiquaient l'arrivée du danger à l'aide des Iphones de l'époque : un grand feu au sommet. On compte encore actuellement, d'après wiki, 65 de ces tours sur le périmètre de l'île.



Corte fut à un moment de l'histoire la capitale de la Corse. Afin de bien la protéger, on construisit une citadelle, le nid d'aigle, sur un éperon rocheux.



Beaucoup de théories sur le lieu de naissance de Christophe Colomb. Une maison dite natale se trouve à Calvi... Ce qui est sûr, c'est la sculpture représentant la proue de sa caravelle surmontée de son buste qui accueille le touriste au pied de la citadelle.



Qu'elles soient vues depuis la mer ou depuis la route, les Calanques de Piana restent une merveille de la nature.

22 septembre 2018

Ah la vache !





Les vaches me sont sympathiques, je les aime bien ... Quand elles sont du bon côté des barbelés. Elles sont généralement placides et continuent de brouter tranquillement quand on passe sur le chemin. Attardez-vous et lorsqu'elles sont assez proches, elles s'arrêtent de mâchouiller et vous regardent de leurs yeux ronds. On se demande ce qu'il se passe dans leur cerveau. Les génisses sont curieuses, joueuses, elles s'approchent, cherchent à vous renifler. On peut leur parler mais leurs réactions sont imprévisibles. Une mère à côté de son veau est sur la défensive. Faut vérifier l'état d'entretien de la clôture et passer son chemin sans trop chercher la conversation.

Généralement on ne les voit guère bouger quand elles sont debout. C'est une erreur. Essayez simplement  de les croquer ! C'est quand elles ruminent que je les préfère car elles prennent la pose. Et puis elles sont coquettes avec leurs boucles d'oreilles, leur robe luisante et leurs longs cils aguicheurs. Je me plais à penser qu'elles profitent de cet impératif digestif pour méditer un peu. Si, si.... Prenez le temps de les observer un peu et vous verrez que parfois leur mâchoire s'arrête subitement de fonctionner. C'est bien la preuve qu'une espèce d'idée leur traverse l'esprit, qu'un flash leur chahute le cerveau, que la fulgurance d'une pensée sauvage leur titille les neurones..

Mais à quoi peut donc bien penser une vache qui rumine ? Vaste sujet de réflexion.

8 septembre 2018

Carnet de balades



"C'est nul, y'a rien ici..." Combien de fois me suis-je répété cela ? En ai-je fait des kilomètres pour dénicher l'impossible endroit "idéal", angle "idéal", moment "idéal". Il y avait toujours un obstacle, quelque chose qui gênait : toujours trop ceci, pas assez cela... Jusqu'au jour où j'ai compris ce qu'est la procrastination. Alors quelqu'un m'a soufflé : "y'a tout à dessiner. Prends juste ton crayon, tes couleurs et tes pinceaux et regarde autour de toi". Bref : just do it.


Alors voilà : sur la grosse pierre plate qui sert de table sur la terrasse chez Luc, un bout du jardinet et


quelques pêches de vigne ; dans la voiture des baies d'aubépine tenues par une pince,


une entrée insolite du village ; depuis un banc de pierre du côté de Bazoilles sur Meuse un bouquet d'arbres, un bout de pré ;


sur un poteau de parc des crayonnés de vaches qui bougent tout le temps ; depuis la voiture sur un chemin au-dessus de Pompierre...

26 août 2018

Fuget irreparabile tempus



Il y a une histoire sous chaque pierre, derrière chaque piquet de clôture.

Ces deux-là, je les connais depuis que j'ai posé mon sac par ici... Bientôt trente ans !!

Inséparables, unis par un fil de fer rouillé, ils marquent toujours une limite de pâture. Pourquoi les bêtes sont-elles parties ? Peut-être les a-t-on changées de pré, peut-être le propriétaire devenu trop vieux s'en est-il débarrassé faute de repreneur, peut-être... 

Les ronces se sont installées. Elles permettent l'arrivée de petites haies. Et puis une végétation pionnière viendra occuper les lieux. Elle ensevelira lentement le vieux couple.

On peut inventer d'autres possibles pour continuer l'histoire ou la refaire. Si cela vous tente...

14 août 2018

Bord de Loire




"Le fûtreau (fustreau, futereau) est un petit bateau des riverains de la Loire qui sert à transporter d'une rive à l'autre ou bien à la petite pêche. [...]. C'est le plus petit des bateaux de la Loire. Cette petite embarcation permet d'aller facilement d'un endroit à l'autre."

La définition de Wicki Anjou semble bien répondre à mon questionnement de fin juin alors que je me baladais en bordure du fleuve près d'Angers : "Comment appelle-t-on dans le parler local ces barques à fond plat amarrées sur les bords de Loire ?"

 C'est un cours d'eau que j'aime retrouver à cette époque de l'année. Il est dangereux, puissant et plein de poésie.

4 août 2018

Envol


L'avocette aime les vasières, les bancs de sable, les estuaires et marais salants. Elle niche près de l'eau saumâtre, sur des îles basses des lagunes, dans les prés humides. Elle peuple les zones côtières et il y a peu de chance d'en rencontrer en bordure de Meuse. L'oiseau est gracieux et élégant.

Dernièrement, j'ai déniché dans le blog de Sirius (veaugues.over-blog.com) un envol d'avocettes. Et avec son aimable autorisation ...

31 juillet 2018

Même les vairons !




Les migrations saisonnières donnent de temps à autre des coups de sang à Bison Futé qui une fois de plus avait vu rouge ce w.e. Même les vairons qui d'habitude pullulent à cet endroit étaient partis ! Et ce monsieur fort sympathique en faisait les frais. Il avait pourtant apporté des mets de choix : vers de fumier soigneusement choisis et asticots gras à souhait pour attraper de de la friture destinée à servir d'appâts pour des perches et brochets !! Rien n'y faisait, les poissons étaient aux abonnés absents.

Je savais qu'au mois d'août une partie du pays entrait en léthargie mais de là à imaginer que la population halieutique de la Meuse avait mis la clé sous la vase ...

28 juillet 2018

Renaissance




Au printemps dernier, je fus invité à participer à une exposition à Chalindrey, dans le pays langrois.

Une participante voisine présentait des oeuvres abstraites. Dans certaines, le figuratif restait sous-jacent. L'une d'elles évoquait une rivière dans un paysage encore désolé suite à une intense sécheresse ou un ancien incendie ou pire... La vie renaissait doucement après une période de fortes turbulences.

J'ai réalisé sur place une aquarelle qui a eu l'heur de lui plaire et ... surprise !! Dernièrement est arrivée par courriel la photo du tableau encadré. Merci pour le partage.

Mea culpa, la photo a été prise légèrement inclinée et en "enlevant" le bois du cadre pour obtenir un beau rectangle, j'ai réussis à obtenir une fenêtre bancale !! 

23 juillet 2018

Péché de gourmandise


Hier, dimanche 22 juillet se terminait l'exposition qui a duré toute la semaine  à l'ancienne chapelle Diderot à Langres et à laquelle j'avais été invité à participer.

Une dame, assise à une table, avait commencé une aquarelle de la ville. A côté d'elle un ouvrage avec des peintures de Manuel Rubalo, un artiste que je ne connaissais pas. Ses toiles faites au couteau sont fraîches et lumineuses. Elles font penser à des aquarelles.  Alors j'ai pris mon carnet pour, péché de gourmandise, en croquer un petit bout.

18 juillet 2018

Fracture




Parfois, c'est l'homme qui ouvre les hostilités, alors ça s'appelle une carrière. Au pied de la colline, de puissantes machines qui font penser à des scarabées la grignotent petit à petit.

   Mais il arrive aussi qu'elle n'a besoin de personne. D'énormes tensions internes dues aux gels successifs, aux ruissellements sous-terrains, aux sécheresses torrides,  aux imperceptibles mouvements de l'écorce terrestre déséquilibrent par petites touches et pendant des siècles ou davantage une cohésion qu'on croit éternelle. Et un jour, sans prévenir, pffuiit.... La terre se fracture brusquement et des millions de tonnes de rochers dévalent la pente dans un immense nuage de poussière semant le chaos. Et puis le silence et le calme reviennent, la vie reprend timidement, puis s'enhardit. Un nouvel équilibre s'est installé. Un village vit paisiblement sur l'autre versant.

7 juillet 2018

Essai











Alors voilà, je viens de changer de machine et les boutons ont changé de nom et de place et faut que je réapprenne à conduire. En attendant que de nouveaux automatismes s'installent, je me hasarde à un premier essai avec deux pages de carnet faites chez des amis à Juigné sur Loire, à côté d'Angers.

Les fleurs et feuilles de la seconde page sont réalisées directement au pinceau (à la chinoise), un exercice que j'aime bien car il ne souffre aucune retouche.


18 juin 2018

Chez Nanou



"Mais c'est chez Nanou !... Viens voir chéri, c'est chez Nanou !.... Oh, mais je reconnais, c'est chez Nanou !...
- C'est qui Nanou ? 
- Ben, c'est la dame qu'habite là !!".

Peut-être vous est-il déjà arrivé de tout comprendre de travers, d'avoir l'impression que la journée est décidément placée sous le signe de l'incompréhension, que la réalité la plus banale vous glisse entre les doigts ?

Je fus invité le 10 juin dernier à participer à une manifestation "Peintres dans la rue" à Lafauche, charmant petit village haut-marnais. Quelques semaines auparavant, j'avais bien reçu toutes les instructions, modalités, horaires etc... Mais lues partiellement puis égarées, j'avais pensé qu'il s'agissait de peindre un petit bout du village et  j'avais opté pour un coin des ruines du château féodal qui coiffe Lafauche...

Et bé non, on pouvait peindre ce qu'on voulait, comme on voulait mais pas où on voulait et on m'avait assigné une place restante à mi-pente dans une rue vu mon arrivée tardive après des remontrances véhémentes de l'organisatrice, l'index pointé dans un mouvement vertical de va et vient : "T'as don pas lu c'que j'tai écrit ?!! C'était bien la peine..."

Sentiment diffus de culpabilité et de grande solitude de l'élève qui reste seul à ne pas comprendre des consignes élémentaires.

Me suis donc planté devant chez Nanou. C'est la dame qui habite là derrière le portail et c'est évident pour tout le monde.

8 juin 2018

Courrier à pétales


J'ai préféré attendre d'avoir un petit peloton d'enveloppes plutôt que les envoyer par ordre d'arrivée.






Il arrive parfois que certaines personnes se prêtent au jeu et se prennent le temps de m'envoyer une enveloppe fleurie. Curieusement ce sont des femmes. Faut-il en conclure que la peinture à l'eau est une activité féminine ? Celle-ci vient de la Pointe de Grave (extrémité septentrionale du Médoc et du département de la Gironde). "Tu vois que je suis nulle pour dessiner les fleurs" m'écrit-elle. Je vous laisse juge.





En voici une (recto / verso) qui a été faite en Chine mais envoyée depuis la France car il est parfois difficile de se procurer des timbres dans certains pays comme l'indique la petite note à gauche sur le verso.





Alors que je terminais ce bleuet des champs pendant une exposition locale, un couple intéressé par la démarche me dit : "Ah mais nous partons prochainement en Corse. Si vous...." Et  revoilà ce bleuet voyageur qui revient d'Ajaccio. Savoir laisser du temps au temps dans ce monde où tout est monnayé donne à penser que malgré tout, il existe encore du beau monde sur terre.



L'hibiscus et la bourrache reviennent de Porto Moniz, sur l'île de Madère, l'île aux fleurs.




Quant à ces deux branches de cerisiers en fleurs, elles arrivent tout droit d'Italie : l'une du Vatican et l'autre d'Alberobello dans les Pouilles. Un petit indice vous permettra de faire la part des choses.


Cette dernière a été postée à Prague. Le tampon "prioritaire" n'est qu'un clin d'oeil effectué en France avant le départ en République Tchèque.

Grand merci à toutes ces personnes qui savent encore prendre du temps en vacances.

23 mai 2018

Magie des lieux



Ervy-le-Châtel surplombe la vallée de l'Armance dont le paysage plat, lisse et calme offre une espace panoramique à la vue et au vent. Ce jour-là, il n'y en avait pas. Le temps était serein et invitait à la rêverie vagabonde.



A un trait d'arbalète, l'église de Chessy-les-Prés dans un décor bucolique.

Ervy, Chessy, ces noms fleurent l'ancien français qui avait fixé des origines latines bien plus anciennes : Arviacus pour le premier et Cassiacus pour le second, noms d'hommes qui ont probablement donné le leur  à ces endroits... 

L'esprit s'évade, magie des lieux.

16 mai 2018

Petite dernière



Une petite dernière avant la route... Cette page a été réalisée la dernière après-midi de stage à Ervy-le-Châtel chez Sylvie Vernageau. Il s'agissait de travailler surtout dans l'humide à partir d'une oeuvre de Jean Dotaro.

Plaisir de voir fuser les pigments en liberté... surveillée.

6 mai 2018

Ervy-le-Châtel (suite)

Ce qui m'a bien plu lors du stage chez Sylvie Vernageau, c'est la concision de ses consignes.



Ici, le but n'était pas d'obtenir une aquarelle aboutie mais de réaliser avec une économie de couleurs une diversité de nuances et de jouer avec la lumière et les ombres.
Couleurs utilisées  : jaune auréoline (ou primaire) + gris de payne pour les verts.
                              vert émeraude + violet pour les gris bleutés
                              blanc du papier et une touche de rouge pour réchauffer un peu l'ensemble.

J'avoue que jusqu'à présent, j'hésitais à me servir du gris de payne qui a tendance à "salir" les couleurs et j'étais loin de m'imaginer qu'en l'associant assez judicieusement à du jaune, on pouvait obtenir une intéressante variété de verts.



Pour ce moyen duc, il fallait avec peu de couleurs représenter l'étonnement ou l'espièglerie de l'oiseau en travaillant le regard, les yeux.