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27 décembre 2017

Fin de saison



Fin octobre ou début novembre, je ne sais plus... Les beaux jours étaient comptés. Il fallait en profiter avant la grisaille et le froid à venir. La nature le savait et s'était mise sur son trente et un en se montrant sous ses habits de lumière. Même la Meuse, d'ordinaire très sobre, avait quitté son éternel uniforme kaki pour une vêture plus seyante, plus voyante, plus gaie, histoire de ne pas être en reste, de faire bonne figure ...

Il ne fallait surtout pas rater ce ruissellement de lumière et essayer d'en capturer un bout pour se réchauffer les yeux et le coeur pendant les mauvais jours.

Je vous souhaite un joyeux réveillon et une belle année 2018 remplie de p'tits bonheurs.

12 décembre 2017

Espiègleries




Pour les fêtes de fin d'année et pour célébrer la nouvelle qui suit, j'adresse régulièrement à quelqu'un de la famille une petite aquarelle dont le sujet, issu de l'ouvrage réalisé par David Riché et Anna Franklin : "Peindre le monde des fées à l'aquarelle, éd. Ouest France 2005" est remodelé à ma façon.

Voici donc une petite fée mi-libellule, mi-amphibie espièglement juchée sur un bolet satan  suivie d'une partie de l'enveloppe tout aussi boisée dans laquelle elle voyagera.

8 décembre 2017

Copie d'impressions



Comme toutes les rivières, les bords de Meuse sont peuplés de grands arbres dont le système racinaire peut atteindre des longueurs impressionnantes. Je suis toujours émerveillé par ces réseaux complexes et puissants que la végétation, comme un mille-pattes géant, est capable de mettre en oeuvre pour s'adapter au milieu et survivre.

Ces lieux à la frontière de l'eau et de la surface, que d'aucuns qualifient de glauques, hébergent une faune discrète totalement adaptée au milieu. Il suffit de rester immobile pendant quelques minutes et c'est l'éclair du ventre argenté d'un poisson, le sautillement espiègle d'un minuscule oiseau qui se faufile rapidement entre les interstices à la recherche de nourriture. Parfois une masse sombre passe en nageant sans bruit, ouvrant devant elle un grand V. C'est un rat d'eau. A la moindre alerte, l'eau se referme sans bruit sur lui et il refait surface quelques mètres plus loin.

En septembre dernier, j'avais pris une photo de cet endroit avec l'intention de l'aquareller... Quelques jours plus tard, alors que je discutais avec un couple de marcheurs de rencontre, ils me montrèrent la photo du même site, me firent part des mêmes impressions... Curieux non ?

Aquarelle hors cadre environ 30 cm x 20 cm. Papier Arches, coton, 300 g, grain fin.

26 novembre 2017

La Roche aux fées



Elle est située rive gauche de la Meuse au-dessus du chemin que j'emprunte régulièrement lors de mes balades. En toponymie, le mot "fées" est souvent considéré comme un avatar de "fays" < lat. fagus = hêtre. Il y a certes des hêtres parmi d'autres essences mais leur présence n'est pas assez pertinente pour justifier ce toponyme.

Non, non, il s'agit bien de fées et j'ai des preuves... D'abord, c'est bien connu, les fées vivent dans des grottes et aiment la proximité de l'eau. Le lieu s'y prête à merveille. Bon, je ne les ai pas encore vues mais je ne désespère pas. Il paraît qu'elles sortent parfois la nuit et que certains jours d'été, on peut entendre leur rire dans les roseaux quand elles se baignent... Ce qui est sûr, c'est qu'elles laissent des traces : par exemple, cette pierre blanche à l'entrée ne peut être que leur table et il y a toujours un chaudron en fonte à côté. Et à quoi peut bien servir un chaudron si ce n'est pour faire à manger ?? D'ailleurs, les restes de charbon de bois dans le fond à droite attestent bien qu'elles y font du feu. Et puis, preuve ultime, un jour j'ai trouvé à proximité de la grotte un joli verre à pied tout fragile mais entier avec des étoiles blanches dessinées dessus que je garde comme une relique. Et qui peut boire dans un verre étoilé et le jeter sans le casser dans un endroit où il n'y a que de la roche ??

Aquarelle hors cadre environ 34 cm x 26 cm, papier coton Langton  Prestige, 300 g, grain fin.

7 novembre 2017

Cascadelles



   Qu'elle soit en mouvement ou stagnante, l'eau ne cesse de m'attirer et je me demande pourquoi car je devrais plutôt la fuir puisque petit, j'ai failli me noyer à deux reprises. Rien n'y fait ! Ce qu'il me reste de ces deux traumatismes, c'est un désintérêt profond, voire une forme de dégoût de la baignade... Mais pas de l'eau !! L'essentiel de mes vacances n'a donc jamais consisté à m'allonger sur une plage entre deux plongeons. Cependant mes balades me portent régulièrement vers l'élément liquide. J'aime à m'asseoir au bord d'un ruisseau, d'une rivière ou d'un étang et contempler, rêvasser, dessiner ou peindre cette masse scintillante et pleine de vie. Elle est calmante, bienfaisante et même fascinante quand elle se tient tranquille. Je la crains et la respecte quand elle est furie ou simplement colère.


L'aquarelle m'a été inspirée par une photo de Christian Séguier, menuisier-ébéniste à Montner -(blog : autourde.over-blog.com)- qui, j'espère ne m'en voudra pas de ne pas avoir attendu son autorisation.



Aquarelle hors-cadre environ 30 cm x 20 cm, papier coton 300 g. Saunders Waterford.

29 octobre 2017

Expo fleurie



- Monsieur est-ce que je peux peindre ?
-Tiens, voilà des couleurs, du papier et un pinceau.

Il restait l'eau du gamin qui venait de quitter le siège deux minutes avant. Les enfants n'ont aucun questionnement devant une page blanche ni en face d'une incongruité sémantique.

- Qu'est-ce que tu vas dessiner ?
- Des fleurs qui n'existent pas !

Et voilà, les couleurs jaillissent, les fleurs qui n'existent pas prennent forme, la page s'égaie. L'enfant est dans sa création. -SILENCE... JE CRÉE.- Elle peint son monde multicolore pendant que je papote avec la maman qui attend patiemment.

Les expositions réservent parfois des petites pépites, des moments exceptionnels, inattendus, privilégiés qu'il est bon de préserver comme des fleurs tellement rares qu'elles n'existent presque pas.

22 octobre 2017

Courrier fleuri (5)

Et voici encore 6 nouvelles enveloppes voyageuses.



Ces campanules haut-marnaises reviennent de Barbotan-les-Thermes dans le Gers






La vesce cracaa et le cirse lancéolé arrivent successivement de La Brede et de Lacanau-Océan en Gironde.






Et voilà l'onagre et la rose trémière, toutes deux revenues le même jour de la Rochelle et de St. Agnant en Charente maritime. Elles ont fait partie à un moment d'un même paquet d'envois. Et je me plais à imaginer le genre de conversation qu'elles ont pu avoir au fond du sac postal : "Ah, les vacances sont finies donc ? Toi aussi, tu rentres à la maison ?"

Mais on peut aller plus loin encore, ces enveloppes ont une histoire : ainsi, il y a deux ans, j'avais ramassé des graines de roses trémières dans l'enceinte de l'ancien couvent de camélites de Donremy... (Oui, à peu près là ousqu'elle a entendu des voix et eu des visions... la Jeanne et vous vous demandez peut-être comment j'ai pu me procurer des graines à cet endroit justement ? Chuutt !! J'ai fait voeu de silence !!)
Au bout de deux ans, j'ai eu des fleurs. La représentation de l'une d'elles a été envoyée du côté de Nancy. Une main amie l'a fait suivre chez un artiste établi en Charente maritime qui me l'a retournée avec le petit dessin ci-dessous. Voici son site qui ne manque pas d'intérêt : cargobleu.com




Fin août dernier, j'étais allé chez un ami de longue date... non, de très longue date, du côté de Wassy dans le nord de la Haute-Marne. Il avait devant sa maison ce chèvrefeuille dont la couleur saumonée m'avait bien plu . Et voilà, son image est partie en direction du sud de la France et puis l'enveloppe a été placée avec d'autres affaires au fond d'un sac et emmenée jusqu'en Indonésie où elle a visité la belle île de Bali et de Gili Air. Quelles mains l'ont manipulée ? Par où est-elle passée avant de revenir chez elle quinze jours plus tard ?

Merci à Scottie, Dorine, Didier et les autres que je ne connais pas d'avoir bien voulu participer à ce jeu qui peut paraître stupide mais qui montre l'existence d'une espèce de chaîne de sympathie invisible entre des inconnus. Et ÇA c'est important par ces temps troubles et nauséabonds.

Enfin, je voudrais vous signaler un blog trouvé par hasard et qui confirme ce qui est dit plus haut et montre la diversité quasi infinie de l'art postal : plus-beaux-les-echanges.over-blog.com

15 octobre 2017

Coloquintes




Les coloquintes appartiennent à la famille des courges. Elles sont recherchées car leur effet décoratif est garanti et sont pourtant d'une culture très facile avec un rendement bien au-delà des espérances. J'en avais semé ce printemps avec comme objectif d'en peindre quelques-unes l'automne venu. Bonne pioche car le thème de l'exposition annuelle de Liffol-le-Grand (88- Vosges) qui aura lieu à la fin du mois est "la flore" !! Comme j'avais un cadre avec trois ouvertures, j'en ai profité pour représenter ce petit ensemble.

7 octobre 2017

Courrier fleuri (4)

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Et voilà quatre nouvelles enveloppes

La première est de ce matin. Elle vient de la région de Bourbonne-les-Bains (sud de la Haute-Marne) et a été peinte par Nelly, une camarade de promo. Elle a intitulé son dessin : "Petite jachère imaginaire". Une touchante surprise.



La seconde vient de Nantes, envoyée par Evelyne Mamazerty (blog : danslesmallesdemamazerty.blogspot.com). A l'intérieur une reproduction d'une ancienne photo  du "Passage de la Pommeraye" qui " n'a guère changé sauf  une galerie latérale ouverte depuis peu au premier étage moderne et insipide....". Promis Mam', si un jour je passe à Nantes, j'irai vérifier.





Celle-ci vient d'Aubeterre-sur-Dronne en Charente et m'a été envoyée par Christiane (blog : Chris 74 peinture sur porcelaine). 





De même que celle-ci qui est partie de Grenade-sur-l'Adour (Landes),  toujours de Christiane. Elle contient 
la carte que voici.




J'ai goûté la première fois la garbure en septembre 2008 alors que je marchais dans les Landes. Je m'étais arrêté à Captieux dans un restaurant en face de l'église. Je revois l'intérieur et me souviens de la gentillesse de la serveuse. J'avais chaud, j'avais soif, j'avais faim.... Mais beaucoup très faim !!! Dieu que cette garbure fut bonne, rafraîchissante, nourrissante, rassérénante et, vrai la cuillère tenait debout dedans. Je quittai le lieu repu, me maudissant un peu hypocritement car j'avais encore du chemin devant moi et craignais de payer cash ma gloutonne gourmandise. Même pas !! L'estomac était certes quelque peu lesté mais le pied restait sûr, le mollet ferme, la cuisse légère. Cette garbure tenait du miracle, que dis-je ? C'est un don divin.

Merci Nelly, Evelyne, Christiane pour votre participation et vos superbes courriers.

27 septembre 2017

Courrier fleuri (3)



Et voici une troisième fournée d'enveloppes fleuries. La première vient d'Annecy et envoyée par Christiane. Elle fait de merveilleuses peinture sur porcelaine (blog : Chris 74 peinture sur porcelaine). Son envoi m'est doublement précieux car c'est elle qui a peint la fleur et qu'il s'agit d'une gentiane qui à ma connaissance, n'existe pas en Haut-Marne.

La seconde vient de St. Rapahaël dans le Var et a été envoyée par Evelyne Mamazerty (blog : danslesmallesdemamazerty.blogspot.com). Ce plant de valériane a poussé dans l'infime espace entre un mur et le revêtement goudronneux posé contre ledit mur. Dire qu'on s'esquinte les reins à essayer de faire pousser des plantes dans un jardin choyé, biné, retourné, arrosé, surveillé, engraissé au terreau fait maison... et qu'on se prend de temps à autre un méchant râteau alors que la valériane, cette gourgandine serait presque capable de prendre racine dans la chambre si on n'y prend garde.

La troisième enveloppe vient de l'Hérault du côté de Montpellier, envoyée par Andrée Erato (blog : pamparigouste.blogspot.fr). Le colchique, c'est connu, annonce l'arrivée de l'automne dès la fin août. La plante est toxique et les vaches en principe n'y touchent pas dans les prés. Comment le savent-elles ? Je crois le savoir : c'est parce qu'étant jeunes, leur maman le leur a appris qui elles-mêmes avaient appris la chose par leur maman qui elles aussi.....

Grand merci à toutes les trois pour leur participation et pour les beaux timbres qui accompagnent leur envoi.

19 septembre 2017

Coloquinte


J'avais trouvé au printemps dernier un paquet de graines de coloquintes pour la somme surréaliste de 30 centimes dans un magasin dont je n'ose dévoiler le nom.
Elles ont toutes levé produisant des courges colorées et verruqueuses pour la plupart. Elles sont décoratives et se conservent bien.

Moins visible sur l'original, je trouve que les pigments utilisés pour l'ombre (outre-mer + magenta + bleu de Prusse sur un fond légèrement orangé) ont bizarrement réagi sur ce papier (Etival chez Clairefontaine) en créant un aspect un peu moiré inattendu.

16 septembre 2017

Reflets



Je l'ai dit et le répéterai encore et encore : j'aime les lieux humides, silencieux et mystérieux, un peu glauques, pleins de vies cachées. Les raisons de cette attirance sont multiples et remontent à l'enfance. Parmi mes nombreuses balades, mes pas me ramènent toujours à la Meuse au bord de laquelle je m'assois pour écouter ses bruits furtifs, surprendre ses éclairs de vie, goûter le silence bruissant. Je sais que pour quelques pêcheurs le poisson n'est qu'un prétexte. Il y a autre chose qui s'apparente à de la poésie.

L'eau dormante ne dort pas,
Elle rêve, j'en suis sûr,
Car son rêve,
Elle le murmure, 
Doucement,
Pour ceux qui comprennent,
Ceux qui aiment,
Son frissonnement.
Son rêve est bien apaisant,
Il lui donne un aspect tranquille
Immobile et changeant,
L'eau dormante sourit, 
Elle est heureuse,
C'est l'eau rêveuse.

                Jean Orizet

Aquarelle hors cadre environ 37 cm x 27 cm. Papier Saunders Waterford, 300 g, grain fin.

11 septembre 2017

Courrier fleuri (2)




Et voilà deux autres enveloppes fleuries. L'une postée à Bruxelles a mis 9 jours pour parcourir la distance inouïe de 407,4 kilomètres (dixit ma pie) dont une partie en avion... -Non, non, pas en VIP, ni même en VIC* !!- Merci à l'inconnu qui a bien voulu jouer le jeu.

L'autre, partie d'Ardèche par le pony express local est arrivée dans les délais raisonnables et convenus. Après tout, c'est ce qu'on attend de l'institution. Merci à Andrée Erato pour les deux beaux timbres qui illustrent le thème de la paix qu'il est si difficile de préserver.

*VIC Very important courrier

7 septembre 2017

Courrier fleuri (1)

Ça y est ! La première est arrivée ce matin. Elle a mis quatre jours, un exploit, pour faire le trajet depuis la presqu'île de Giens, vous savez là ousqu'il y a La Madrague...

C'est Yann Lesacher qui m'a soufflé l'idée. Lui, son truc c'est les oiseaux. Ils sont magnifiques.(Allez donc voir son blog : yal.over-blog.com). Le mien c'est la botanique. Je photographie puis dessine les fleurs et fruits de par ici pour essayer de me constituer un album d'enveloppes aquarellées provenant des quatre coins de la France et de l'étranger.

Si vous êtes intéressé(e) et avez envie de me retourner un courrier fleuri ou fruité depuis votre région ou lieu de vacances voire de l'étranger,  je vous laisserai mon adresse internet dans la réponse à votre commentaire.

Grand merci à Scottie pour ce premier envoi.

1 septembre 2017

Nose


J'ignore pourquoi une farfouille a pris phonétiquement le nom de cet attribut. "Avoir du nez" signifie , entre autre, avoir de la chance. C'est ce qui m'est arrivé un jour de l'an dernier où je m'étais acheté pour six sous un petit rosier fleuri en pot. Quand la plante s'est mise en dormance, je l'ai plantée dans un bout de jardin à côté d'autres rosiers en me disant : "qui sait ? peut-être que ? pourquoi pas ??..."

Et puis le pied s'est doucement réveillé ce printemps. J'ai d'abord pensé qu'il s'installait tranquillement, qu'il prenait son temps après le stress de tous les déplacements qu'il a connus... Et puis voilà qu'il s'est mis en mode floraison abondante tout à fait à son aise dans son pré carré, pas gêné pour un sou. Heureuse surprise que j'ai voulu partager avec cet échantillon.

24 août 2017

A minima



Comme la musique, un dessin, une peinture peut être minimaliste. A partir de quelques éléments, le regard se balade, l'esprit vagabonde, l'imagination s'imprègne d'une atmosphère pour se raconter des histoires.

J'avais découpé la photo dans une revue il y a très longtemps dans l'idée de l'aquareller un jour. L'austérité du lieu perdu dans la solitude d'un paysage ouvert à tout vent, à toute lumière, à toute saison, à toute éventualité m'avait "interpellé" pour employer une expression actuelle. J'aime ces lieux dénudés, aérés où le regard porte loin mais je ne voudrais pas y vivre... pour les mêmes raisons.

Déjà au Moyen-Âge des hommes avaient dû être suffisamment pénétrés par l'esprit du lieu pour y construire une église et son cimetière. Cette plaine existait-elle alors en l'état ou est-ce le résultat d'un défrichement lors d'une période de paix et de naissances ? Combien, le dos courbé, ont gratté cette terre pour des récoltes toujours aléatoires et puis s'y sont couchés pour participer au grand cycle ?

Vous voyez, c'est simple : il suffit de lâcher la bride à la gamberge et de vous laisser emmener au galop au fil des mots et des images. Vous arriverez forcément en un lieu, quelque part et qui sait, peut-être serez-vous étonné, amusé... ?

15 août 2017

Larima


           
Larima quoi ?

 L'oiseau passa
La graine lâcha
Elle germa
Puis poussa
Je la dessina
Puis la peigna
Et puis voilà...

Pff, c'est nul...

La rime à rien !!

8 août 2017

Malchance ou acte manqué




Qui n'a pas connu ces moments pénibles où on a l'impression que tout se ligue contre vous pour vous empêcher de faire quelque-chose ? D'aucuns appellent cela "acte manqué" car on n'aurait inconsciemment pas vraiment envie de le faire.

Pendant toute la semaine passée à Cordoue, j'avais zoné à proximité des anciens bains de l'Alcazar sans jamais les trouver alors que la carte indiquait bien l'endroit. Quand j'ai eu enfin trouvé l'entrée et bien enregistré les horaires d'ouverture, je m'y suis présenté le lendemain, veille de mon retour en France. Horreur !! c'était justement ce jour-là que les horaires avaient changé. Comme d'habitude, je n'avais pas lu les indications jusqu'au bout... Je n'ai donc pas franchi cette porte prise sur un prospectus. Alors malchance ou acte manqué ou... ?

Petite aquarelle, hors cadre environ 21 cm x 14 cm. Papier Montval 300 g, grain fin.

3 août 2017

Althéa



Il y a une quinzaine d'années j'avais planté un althéa bleu / mauve qui depuis fleurit chaque année en août. Elles ne durent pas très longtemps mais l'arbuste est prolifique si bien qu'il reste couvert de fleurs pendant plusieurs semaines et j'aime les fleurs bleues. Et puis le mot "hibiscus" est joli, il évoque les tropiques, les filles s'en mettent dans les cheveux et j'aime bien aussi.

29 juillet 2017

Transcendance




Fayl-Billot, Haute-Marne, capitale de la vannerie à 25 kilomètres de Langres en direction de Vesoul.

J'avais été invité par "L'association du Fayl" (= Hêtre) pour une journée intitulée : "Les peintres dans la rue".

Il faisait grand soleil et ma petite tâche d'ombre du matin avait disparu après le repas ce qui rendait le blanc du papier aveuglant. Et puis le dessin du lavoir que je voulais représenter était franchement mauvais... Je me suis alors mis à l'ombre de l'église du XVI ème siècle juste derrière ledit lavoir pour y trouver matière à faire des croquis car je n'avais pas oublié les judicieux conseils de Yann Lesacher (allez donc voir le blog de yal) : "Tous les sujets sont intéressants .... Accueillir ce qu'offre la paysage sans à priori, sans jugement. Le but est de transcender le sujet pour en faire quelque chose de vivant..."

Dans un coin, il y avait des bouts de vieilles colonnes cassées et moussues provenant de très anciennes sépultures et en face un mur avec un bout de haie de la propriété attenante. J'ai donc essayé de transcender.

22 juillet 2017

P'tit coqu'licot



"C'est très curieux comm' tes yeux brillent
En te rapp'lant la jolie fille !
Ils brill' si fort qu'c'est un peu trop 
Pour expliquer les coqu'licots"

C'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher : chaque fois que je dessine des coqu'licots, il me revient les paroles de cette belle chanson si bien interprétée par Mouloudji.

Allez savoir pourquoi ? Mon côté fleur bleue peut-être ?

Aquarelle hors cadre 40 cm x 30 cm. Papier Moulin du Roy, 300 g. coton.

A partir d'une photo de Christian Séguié menuisier-ébéniste à Montner (66 720) avec son aimable autorisation.

12 juillet 2017

A la manière de



C'est bien connu, on trouve tout et n'importe quoi sur internet, le pire et le meilleur et les démos aquarelle n'y échappent pas. Il y a celles dans lesquelles on parle beaucoup et on montre peu voire rien et les autres...

Parmi ces dernières, j'aime beaucoup le travail de Steve Mitchell (The Mind of Watercolor sur You Tube) et son humour un peu décalé dont je ne saisis que trop peu le contenu, barrière linguistique oblige. Par contre, ses démos sont d'une clarté et d'une limpidité déconcertantes et on n'a qu'une envie en le voyant faire : prendre ses pinceaux et commencer.

Voici une petite aquarelle (à la manière de) réalisée hier à Langres (Haute-Marne) lors d'une exposition peinture-sculpture à l'ancienne chapelle Diderot organisée par "l'Association du Fayl" qui a eu la gentillesse de m'inviter à se joindre à eux pendant toute la semaine.

Aquarelle hors-cadre : 21 cm x 17 cm, papier Arches, 100 % coton, grain torchon, 300 g.

6 juillet 2017

Cordoue, Alcazar

Appelée l'Alcazar des Rois chrétiens, cette très ancienne construction connut bien des vicissitudes au cours des siècles. Elle a été classée au patrimoine mondiale de l'UNESCO.

 Elle méritait une visite attentive, documentée et prolongée de flâneries et de rêveries dans les jardins ombragés à la recherche de fraîcheur, du bruit de l'eau et de paix. Le regard erre alors librement et les sujets de croquis arrivent d'eux-mêmes.





29 juin 2017

Luis

Si vous allez à Cordoue, ne manquez pas de visiter le musée archéologique qui contient de très beaux objets de l'époque romaine. Il donne sur une petite place ombragée à l'écart de la foule du quartier touristique pourtant tout proche : la plazza Jeronimo Paez. Une fontaine circulaire pleine d'eau claire et fraîche, une terrasse et un petit restaurant la Cavea.

Et puis Luis, un guitariste taciturne qui jouait divinement et avec une facilité déconcertante des morceaux de Django Reinhart sur une guitare on ne peut plus ordinaire. Sans efforts apparents, sans contorsions, les notes sortaient de l'instrument et passaient dans un petit ampli qui faisait aussi boîte d'accompagnement. J'avais d'abord cru, en sortant du musée qu'il s'agissait d'un disque avant d'apercevoir le guitariste. Comme il ne m'avait pas vu le croquer, il a été très étonné quand je lui ai demandé de signer.


Le lendemain, j'y suis retourné pour me restaurer et l'écouter. Pendant que je dessinais un rosier grimpant qui explosait sur un mur blanc de soleil, Luis jouait à côté, toujours assis sur le rebord de la fontaine. Il jetait de temps à autre un coup d'oeil sur la progression du croquis. Et puis il a fait la quête parmi les clients. 

Et puis il m'a serré la main...

Avant de partir, il m'a glissé à l'oreille qu'il se dirigeait vers l'hôpital pour rendre visite à sa mère très malade.

22 juin 2017

L'accordéoniste

A Cordoue, en Andalousie, Le pont romain qui enjambe le Guadalquivir permettait de desservir la ville. C'est un ouvrage antique admirablement restauré et réservé aux piétons (et parfaitement gratuit... !!).

C'est ce lieu qu'à choisi l'accordéoniste pour y exercer son art avec virtuosité tous les matins. Vous ne pouvez pas vous tromper, il n'y a que lui et on l'entend de loin. Ce croquis rapide qu'il a autorisé et signé semblait l'avoir rendu guilleret. Son instrument s'était soudain emballé, il résonnait à plein poumon, le soufflet envoyait les sons au loin pendant que je dessinais, les gens souriaient, parfois fredonnaient. Moment magique.

Par la suite, quand j'y retournais, un signe, un sourire, un clin d'oeil.. Connivence discrète, parfaitement gratuite de deux étrangers qui se reconnaissent le temps d'un instant.

5 juin 2017

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Une fois n'est pas coutume : voici une petite page publicitaire.



Près de Strasbourg, à Vendenheim, il est une fée qui d'une officine de comptable a fait un salon où l'on pratique allègrement un péché capital répondant au doux nom de GOURMANDISE. Son enseigne : DOUCEUR ET GOURMANDISES invite le chaland, toute honte bue, à se perdre et se damner dans le sucre et la délectation.

Curieusement, et au risque de me mettre en péril en l'avouant sur la place publique... mais je l'ai vu, de mes yeux vu : les femmes y sont très largement majoritaires !!

Outre l'accueil chaleureux et la diversité des plats, Myriam reçoit des personnes qui proposent des activités diverses et variées pour petits et grands ainsi que des expositions de peintres amateurs. C'est dans ce cadre qu'elle m'a généreusement proposé ses murs durant le mois de juin et je l'en remercie vivement. 


28 mai 2017

Page de carnet

Mon carnet ne me quitte jamais et je l'utilise au gré de mes envies. Ici une fleur que je ne connais pas, peinte directement à la chinoise, là un personnage qui attend, un arbuste isolé ou un massif de fleurs.

 En visitant le musée de la verrerie de Meisenthal (Moselle), (vous savez les fameuses boules de Noël qui changent de forme chaque année), j'ai pu croquer un de ces fours qui contient du verre en fusion à une température effroyable. Les ouvriers sont des artistes magiciens aux gestes précis. Ils font vivre un instant la matière inerte, le temps de lui imprimer les formes voulues, de lui insuffler une âme et d'en faire un objet d'art qui, avec un peu de chance, traversera les générations et deviendra le témoin de notre époque.

7 mai 2017

Y a une route


Qu'est-ce qui l'a poussé à partir ? La foi ? Un voeu ? Une promesse ? Un défi ? Le besoin de réfléchir, de remettre le compteur à zéro ?... Ses priorités sont devenues primaires, organiques : manger, dormir, ménager son corps, ses pieds... La solitude recherchée, acceptée, parfois partagée, les centaines de kilomètres d'efforts et d'inconforts, la chaleur du soleil, les gifles d'une pluie froide et pénétrante, le vent traversant... Tout ça pour quoi ?

Pour laisser bouler les pensées dans sa tête et suivre instinctivement les flèches jaunes et la petite coquille bleue à rayons dorés. Parfois, dans les endroits brumeux,  un cairn signale le panneau. Solidarité muette des gens du chemin qui savent qu'une erreur de direction se paie cash.

Il a choisi de prendre la vitesse à contre-pied. Il prend son temps, regarde, écoute, respire, s'émerveille d'un rien les bons jours, peste contre lui les mauvais. Son but ? Arriver à destination bien sûr, tout là-bas en Galice. Entrer dans la cathédrale certes.... Peut-être pousser jusqu'à Finistera, le cap ultime, la fin de la terre et sacrifier au rituel en brûlant ou en clouant sur un poteau destiné à cet usage un vêtement qu'il aura porté durant son périple. Mais pas que... Y a aut' chose.

25 avril 2017

Essai de structuration


Voilà, c'est un essai dont voici les étapes de la réalisation. Au départ, il y a une idée du genre : "je voudrais représenter un bout de colline boisée et une sente qui mène en haut".

- Fixer sur un support une feuille de papier aquarelle, pur coton, d'environ 19 cm x 15 cm à l'aide d'un papier adhésif.

- Mouiller copieusement la feuille.

- Avec un gros pinceau, lâcher les couleurs (ici jaune, rose-violet, vert, terre de Sienne brûlée.

- Faire circuler les pigments en penchant dans tous les sens le support.

- Avec un pinceau plat modérément humide, commencer à structurer les mélanges en enlevant de-ci, de-là des pigments.

- Laisser sécher une nuit.

- En ne perdant pas de vue l'idée de départ, à partir des taches obtenues, préciser ici et là des couleurs, en retirer ailleurs, structurer petit à petit ce qui se passe sur la feuille en se laissant guider par son inspiration, en tirant profit de l'agencement des formes qui se présentent. Ajouter des pigments, en retirer avec un pinceau humide, sécher un détail avec un bout de mouchoir en papier, étaler en brouillard avec un pinceau sec et dur, remouiller un endroit pour y poser des pigments ou en retirer, gratter avec un morceau de plastique... Rester imaginatif, tout est permis.

- Le plus difficile : décider quand l'aquarelle est terminée.

14 avril 2017

Mise en train


Le we dernier, j'ai participé à un stage de croquis forestier encadré par Laurent Willeneger, un aquarelliste naturaliste Suisse, dans la Réserve Naturelle Nationale de Chalmessin, dans le sud haut-marnais. Pour en savoir davantage sur cet endroit paradisiaque, c'est ici   > reserve-chalmessin.org

Le premier exercice a consisté à tracer un cadre et d'y placer avec exactitude un élément forestier au préalable repéré à travers une fenêtre découpée dans un carton. C'était une sorte de mise en train pour assouplir les doigts, la main, le bras et réhabituer l'oeil à regarder "autrement" un sujet à dessiner puis à peindre.

Une extrémité d'arbre mort avec son écorce moussue en lambeaux a fait l'affaire. J'avais utilisé sans le faire exprès un papier un peu pelucheux qui convenait bien à ce type de croquis.

30 mars 2017

Sucre


A Moray au Pérou, les Incas avaient installé des terrasses expérimentales afin de déterminer l'altitude qui convient le mieux à chaque plante cultivée. Quelques minutes de liberté m'ont permis de croquer cette dame en costume traditionnel qui prenait un peu de repos avec un enfant dans le dos.

A Sucre -(prononcez "Soucré" en faisant rouler légèrement le "r")- en Bolivie, dans le parc de  la place du 25 mai, deux adolescentes qui avaient probablement beaucoup de choses à se dire puisque j'ai eu tout mon temps pour terminer ce petit croquis.


La Paz est la capitale administrative de la Bolivie et Sucre la capitale constitutionnelle. Les frontons des bâtiments correspondants ont des horloges qui tournent à l'envers (pour se libérer de l'impérialisme des pays de l'hémisphère nord)!!! Pour en savoir plus sur cette curieuse décision récente, je vous invite à fouiner sur les sites idoines. Chaque pays possède son lot d'incongruités. En France, par exemple, il est toujours interdit (la loi n'ayant pas été supprimée) d'appeler son cochon "Napoléon". (trouvé dans un des nombreux envois que des amis bien intentionnés me transfèrent de temps en temps).

24 mars 2017

Commérage

Mais que se disent-elles donc ? Quel peut bien être le sujet de conversation de ces deux commères de La Paz ? Le voisin ? La voisine ? Les gosses ? Le mari ? L'am.. (Oh !!) ?

L'une parle en souriant, l'air amusé, un peu moqueur, emmitouflée dans son châle. L'autre paraît un peu songeuse, voire pincée. Elles s'est raidie, a baissé les yeux et a détourné légèrement la tête.

A votre avis, que peuvent-elles bien se dire ?