Une ancienne traverse de chemin de fer tout embuissonnée délimite de coin d'un pré qui longe la Meuse.
Je la connais bien, elle se trouve sur le parcours de mes balades.
Ce matin là, les couleurs de l'automne ruisselaient sur elle.
Aquarelles, croquis aquarellés ou crayonnés ou coloriés ou encrés ou... de fragments de nature, tranches de vie, petits bouts d'endroits.
Une ancienne traverse de chemin de fer tout embuissonnée délimite de coin d'un pré qui longe la Meuse.
Je la connais bien, elle se trouve sur le parcours de mes balades.
Ce matin là, les couleurs de l'automne ruisselaient sur elle.
Une photo en noir et blanc des années 50, une douzaine de pêcheurs alignés sur un bout de quai ou une jetée cimentée sur la mer...
J'en ai sélectionné quatre pour essayer de rendre avec une économie de couleurs cette atmosphère humide et venteuse qui ne dissuade pas des passionnés
Il y a quelque chose d'immuable dans l'eau qui court.
Avez-vous remarqué l'espèce de fascination qu'exerce l'eau en mouvement ?
On prend le temps de la regarder, de la fixer ou de la contempler et pendant quelques instants l'esprit s'échappe, s'égare, se laisse aller à la rêverie. L'immuable fait rêver...
On a envie de saisir la fugacité du mouvement, d'arrêter le temps l'espace d'un instant.
C'est ainsi que je m'explique les innombrables photos que l'on prend presque toujours au bord de l'eau.
Parfois on se prend au jeu et on essaye de comprendre, on cherche à percer les secrets et mystères de l'indicible, des jeux de lumière et d'eau pour saisir une atmosphère, une émotion ...
Lorsque le temps et le terrain le permettent, mes pérégrinations m'amènent irrémédiablement du côté de la Meuse, qui loin d'être "endormeuse" comme l'écrivait Péguy, est très roborative. Tantôt calme, claire et douce, tantôt débordante, boueuse et colère mais toujours attirante et photogénique, elle attise sans relâche les pensées et méditations du passant, relativise le catastrophisme ambiant qui fait les choux gras de cette nouvelle race de parasites sans vergogne générés par l'électronique appelés "influenceurs" aujourd'hui, "cassandres" jadis.
Un bon bol d'air frais, outre ses bienfaits physiques, aide à donner un coup de pied dans ce ramassis de pisse-vinaigre et d'entrer de plain-pied dans la nouvelle année que je vous souhaite riche en p'tits bonheurs.
Et voici une seconde série de petits croquis consacrée à un échantillon de "l'outillage" qui jonche ma table de travail :
Un petit bout de gomme "mie de pain" que je pétris dans ma main pour la ramollir et lui donner la forme désirée en fonction de ce que je veux effacer. A la longue, elle s'imprègne de carbone et finit à la poubelle.
Deux pinceaux à 6 sous : le premier , une petite "langue de chat" idéale pour estomper des détails et le second me sert surtout à mélanger des couleurs.
Les deux supports ne sont rien d'autre que des porte-couteaux en porcelaine bradés chez Emmaüs.
Et pour finir, un porte-mine de 0,5 mm pour les esquisses.
Deux versions d'un taille-crayon et l'extrémité d'un pinceau réservoir "petit gris" très pratique pour les lavis car il est généreux en eau.
C'est un pinceau "sabre", (ainsi appelé à cause de sa plume courbée d'un côté). Je l'affectionne pour sa précision, sa souplesse et ses possibilités graphiques.
Que faire lorsque le temps est à la pluie, au gel ou à la neige ? Pas facile d'alimenter un carnet avec des doigts gourds ! J'ai donc opté pour un cheminement intérieur en dessinant quelques bibelots sagement posés sur des étagères de la bibliothèque.
Et puis ce champignon en bois tourné dont j'ai oublié l'origine.
Et puis la réplique à l'échelle 1/1 en résine de la "Dame de Brassempouy" qui m'a été offerte il y a longtemps et que je trouve très belle.
Je me plais à imaginer qu'il y a environ 25 000 ans, un jeune homme amoureux d'une belle d'une tribu voisine, avait taillé le visage de sa bien-aimée dans un reste de défense de mammouth trouvé aux abords de sa grotte avec un bout de silex ramassé au hasard d'un déplacement. A-t-elle accepté l'offrande ? On pourrait imaginer un roman ...
Je ne me lasse pas d'admirer la finesse d'exécution.
Connaissez-vous un meilleur presse-papier ?
Deux petites figurines en terre cuite de "l'Armée Enterrée" de Xian classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ma collection d'enveloppes peintes s'agrandit peu à peu au hasard des envois.
Merci à toutes celles (car il s'agit essentiellement de femmes) qui veulent bien jouer le jeu et se donner la peine de timbrer et poster ces courriers, ce qui n'est pas toujours évident dans certains pays.
Voici d'abord une églantine revenue de Tokyo. L'expéditrice a jugé bon d'ajouter au crayon "monsieur" au-dessus de mon nom. Ce goût de la perfection typiquement japonais !
Les tulipes australes et l'orchis globuleux reviennent de Djerba (Tunisie)
D'autres enveloppes sont en cours de préparation pour de nouvelles destinations.
Toutes ne reviennent malheureusement pas pour différentes raisons. Il me plaît d'imaginer qu'elles n'ont pas toutes fini dans une poubelle...
Le plus difficile consiste à se tirer d'un lit douillet avant le jour...
Passé le seuil, se laisser surprendre par la féérie de milliards de fines gouttelettes irisées, la magie des brumes et brouillards évanescents, marcher à son pas et respirer à pleins poumons la promesse d'une belle journée dans la pleine conscience de l'instant présent, se laisse envahir par la poésie rugueuse de Bernard Dimey : "c'est du p'tit bonheur mais ça n'a pas de prix".
Pour ne pas perdre la main et obstinément essayer de se familiariser avec les caprices de l'aquarelle, il faut faire des gammes, c'est à dire s'astreindre à reproduire patiemment, en s'autorisant quelques variantes, un même modèle.
Dans le style de l'aquarelliste Ron Ranson, à partir d'un tableau de Henna Trendz trouvé sur internet, je vous propose une petite série d'un paysage lacustre loin des rumeurs et gesticulations du quotidien.
Lequel préférez-vous ?
Il y a quelques années, j'ai acheté pour six sous un énorme et beau livre intitulé "Les Français peints par eux-mêmes" (éd. de l'Amateur 2010) dans lequel sont représentés d'une manière humoristique et satirique voire acide par des illustrateurs tous les corps de métiers du XIX ème siècle.
L'ensemble de ces dessins et peintures est devenu une merveilleuse cour de récréation et d'entrainement à la représentation de personnages.
J'en ai extrait ce croustillant et satirique "Bourgeois campagnard" ou néo-rural de l'époque tout étonné d'avoir trouvé un ver de terre qu'il s'apprête à mettre dans une boîte.
Croqués dernièrement dans les Dolomites
Le gnome est une petite créature humanoïde légendaire du folklore européen. Il est souvent confondu avec les lutins et les gobelins, qui comme lui, font partie des gobelins.... nous apprend Wiki.
"Escrinet" signifiait au XIII ème siècle : petit écrin (< lat. scrinium = boîte), coffret ; mais pour un nom de lieu, l'explication, à moins d'être métaphorique, ne tient guère.
Je lui préfère le mot "escreigne, escriene" (< francique *screone = atelier) et qui signifiait au XII ème : hutte, chaumière. Peut-être désignait-il un abri de bergers lors des estives ?? (Si quelqu'un pouvait apporter une explication...)
Bref, au col de l'Escrinet, au-dessus de Privas (Ardèche), un artiste a érigé cette scène ravissante et émouvante d'une chèvre et de son jeune gardien à l'aide de bouts d'outils de la terre soudés, rappelant ainsi une réalité passée mais encore proche dans le temps.
Grand merci à cet humble poète qui tutoie les étoiles.
En feuilletant un vieux livre édité en 1970 et intitulé : Veillées du pays normand, j'ai trouvé une photo noir et blanc du Château Gaillard sous la neige.
Pour rappel, cette ruine située aux Andelys fut une forteresse normande construite à la fin du XII ème siècle par Richard coeur de lion, roi d'Angleterre et duc de Normandie, fils d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II d'Angleterre. Il a fait ériger cette forteresse pour asseoir son autorité face au roi de France Philippe Auguste et contrôler la navigation et donc le commerce sur la Seine.
Je me suis amusé à en faire trois interprétations. Les deux premières en respectant les cotes de la photo dont l'angle de vue ne rend pas compte de la circularité de l'édifice et la dernière d'une manière plus libre.
Une autre enveloppe partie de Croatie, de l'île de Crès.
Mais il y a mieux : La scille à deux feuilles envoyée le 18 septembre dernier depuis Porto et le cognassier du Japon ci-dessus parti de Fatima (Portugal) le 19 septembre ont mis presque un mois et demi pour me parvenir !!
Qui peut m'expliquer cette disparité temporelle ??