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28 janvier 2015

En attendant le renouveau


Parfois, au hasard de mes balades, je ramène un sujet à croquer dans la voiture. Ce jour-là, il faisait froid et le jour déclinait rapidement. J'ai donc amené mon bout de branche chez moi...

... Et puis je l'ai retrouvé. Alors, pour varier un peu avec la thématique du canton de Bourmont, voici une petite étude aquarellée de quelques feuilles de hêtre sèches, recroquevillées sur leur support, momifiées dans la surprise et l'étonnement de la coupure de sève. Mais déjà des bourgeons encore en dormance sont là pour  prendre le relais au signal du printemps.

Aquarelle environ 25 cm x 12 cm, papier Montval 300 g, grain fin.



24 janvier 2015

Harréville. Histoire d'eau.





Un massif boisé et continu formant une butte allongée sur une vingtaine de kilomètres, du sud de Bourmont à Neufchâteau, sépare la vallée de la Meuse de celle du Mouzon (= petite Meuse). A sa base, une couche d'argile laisse suinter une multitude de sources comme celle de st. Jean à Goncourt qui viennent terminer leur folle échappée quelques centaines de mètres plus loin dans la Meuse.

Vers 1030, l'abbé Nanterre de Saint-Mihiel en dénombra une quinzaine alors qu'il prospectait du côté de Harréville. Il trouva l'endroit à sa convenance pour l'implantation d'un prieuré. 

Il suffit d'ailleurs de se balader rive droite de la rivière pour se rendre compte que les prés sont gorgés d'eau durant la majeure partie de l'année. En posant quelques gros tuyaux, on arrive à la canaliser momentanément pour qu'elle vienne alimenter au passage et en permanence des abreuvoirs judicieusement placés.



20 janvier 2015

Harréville. La maison du bout

La maison était encore habitée il y a peu d'années par une dame âgée et son petit chien. Elle est la dernière d'une série d'habitations accolées le long de la RN 74. Sa construction remonte sans doute au XIX ème siècle, vraisemblablement à l'emplacement d'une autre plus ancienne.

La porte d'entrée en chêne avec sa structure en chevrons est d'une facture assez commune dans la région. A droite, la cuisine dont les volets fermés montrent des persiennes savamment découpées qui doivent projeter une belle lumière sur le sol et le mur opposé.


A l'étage, une chambre aux volets également clos. Il y a quatre fenêtres en tout sur la façade bien défraîchie. L'ensemble patiente stoïquement en attendant une hypothétique rénovation.

La maison comme quelques autres a connu l'époque des colporteurs qui vivaient dans le village aux XVIII ème et XIX ème siècles. Il s'appelait Harréville-sur-Meuse et a été rebaptisé Harréville-les-Chanteurs le 7 mars 1907 en souvenir de ces femmes et hommes qui partaient sur les chemins et les routes souvent de septembre à juillet de l'année suivante à pied, parfois avec une charrette tirée par une bête pour vendre des images pieuses, chapelets, cornets de st. Hubert, livres et tissus en chantant des complaintes et mélopées pour annoncer leur venue. Le toponyme se veut le garant de cette mémoire.

17 janvier 2015

Goncourt. Chapelle st. Roch


Avec cette chapelle très discrète et bien entretenue se termine la présentation de ce village au nom prestigieux. Elle a été construite en 1854 après une épidémie de choléra qui avait fait des victimes dans la commune. St. Roch a été considéré au XIX ème siècle comme étant le "préservateur" du choléra ainsi que le protecteur des animaux d'élevage et de la vigne. Il cumule également les pouvoirs d'éviter la peste, le typhus, la grippe espagnole.

Sa statuaire le représente avec un bâton de pèlerin, une plaie à la cuisse gauche en compagnie d'un chien tenant parfois un pain dans sa gueule. Fête le 16 août.

14 janvier 2015

Goncourt. Ruisseau st. Jean


A la sortie est de Goncourt, sur la D 148 qui fait passer de la vallée de la Meuse à celle du Mouzon, à droite, un peu en contrebas, une source qui très vite s'étale en une multitude de petites cascades près d'un ancien ermitage matérialisé par une stèle avec une statue toute dorée de st. Jean. Ce petit ru cascadeur  au débit irrégulier est tellement court (à peine 500 mètres à vol d'oiseau) qu'il n'est même pas signalé sur la carte IGN au 1/25000 ème. Localement on l'appelle "le Ruisseau st.Jean". Il est tellement discret qu'il semble sans intérêt. Et pourtant, la chose est assez rare pour être signalée, il est tufeux, c'est à dire que ses cascatelles sont pétrifiantes.

Le tuf est un calcaire pulvérulent et friable. Les dépôts calcaires se font autour de brindilles, de feuilles mortes, de grains de sable immergés.

A signaler une curiosité naturelle haut-marnaise : "la Cascade d'Etufs" à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Langres à Rouvres-sur-Aube.

Enfin, je viens d'apprendre que la commune de Goncourt a ouvert un site : goncourt.e-monsite.com. Il est encore tout jeune et s'étoffera au fil du temps.

8 janvier 2015

Goncourt. La fontaine


L'ancienne fontaine en fonte qui fournissait l'eau aux habitants du quartier et aux bêtes au début du siècle dernier a été déplacée de quelques mètres et orne maintenant une placette récemment aménagée devant la médiathèque dédiée aux deux frères. En été, elle fonctionne en circuit fermé juste pour la fraîcheur et le bruissement. En hiver, elle est décorée de guirlandes de Noël. Elle fait partie intégrante du village et constitue une des facettes de son âme par l'attraction sonore qu'exerce l'eau en mouvement, symbole de vie. C'est également une des rares fontaines qui n'a pas été transformée en jardinière et c'est presque un paradoxe, elle coule, glougloute, ruisselle, éclabousse, chante, rafraîchit.

1 janvier 2015

Goncourt : calvaire rue de la Vaux.

Il est un calvaire à la sortie du village, rue de la Vaux (= vallée) qui passe pratiquement inaperçu au quidam motorisé attentif à sa conduite.


Il représente le Christ crucifié et debout en-dessous, la Vierge à l'enfant. Il manque une partie de jambe au Christ et la moitié supérieure du bébé, peut-être un acte de vandalisme de l'époque révolutionnaire.


   Une inscription  "DEUS"  à peine visible sous le rebord aux pieds de la Vierge et sur le bandeau juste en-dessous une inscription latine "Sepes" suivi d'un mot qui semble être "Mess", abréviation de "messis" et qui pourrait signifier "Limite de moisson". En-dessous, une date : 1607 ou 1603, le dernier chiffre n'est plus très lisible. Le calvaire est entouré de deux magnifiques tilleuls dont l'âge pourrait être révélé par un carottage du tronc, probablement plusieurs fois centenaire.

   Je n'ai rien trouvé sur l'histoire de ce calvaire qui fut installé au temps des guerres de religions, quelques années avant l'assassinat de Henri IV. Il a traversé sans trop de dommages beaucoup d'époques troubles, de folies guerrières et reste imperturbablement le témoin discret et muet des passages de générations d'humains.

   Je vous souhaite une année paisible.