Le latin "secare" = couper a produit le verbe "scier". On retrouve cette racine dans le patois vosgien : "soyer" = scier, une "soye" est une scie et une "soyotte" une petite scie. Puis le sens s'est un peu étendu : le "soyage" désignait la moisson à la faucille et les faucheurs étaient des "soyots".
L'activité était pénible car elle sollicitait beaucoup les bras, les épaules et les reins. Je me souviens, quand j'étais gamin avoir admiré les anciens couper l'herbe (surtout pour les lapins) avec une régularité d'horloge franc-comtoise. J'entends encore ce bruit caractéristique de la lame qui attaquait la base des tiges qui se couchaient docilement. De temps en temps, ils s'arrêtaient, sortaient une pierre à aiguiser d'une corne qu'ils portaient à la ceinture au niveau des fesses et donnaient quelques coups bien ajustés sur la lame bleutée, coupante comme un rasoir. Bien évidemment, interdiction absolue de jouer dans un périmètre rapproché !! Ce qui me paraissait incroyable, c'était leur patience d'horloger et leurs gestes doux, prudents, respectueux quand ils battaient la lame sur une petite enclume pour la redresser, en touchaient prudemment le fil, le regardaient gravement alors qu'une taupinière, une branche, un caillou heurtés inopinément pouvaient les mettre hors d'eux. J'apprenais alors avidement des gros mots que je ne comprenais pas toujours mais dont je me délectais.
Je ne connaissais pas ce mot. J'ai essayé de me mettre à cet outil, mais sans vrai succès, parvenant surtout à coucher l'herbe. Mais, heureusement, je n'ai pas de lapins! Cette faux ne servait, je crois, qu'au fourrage, car on utilisait pour la moisson des céréales une petite faucille qu'on maniait courbé en deux. Là aussi, vive le progrès!
RépondreSupprimerJ'en ai une dont je me sers peu car je m'y prends comme un manche autant à la coupe qu'à l'affûtage.
SupprimerOh que c'est dur de se servir de cet outil. J'ai encore celle de mon mari. Moi j'ai essayé sans grand succès. Très belle aquarelle et beau texte instructif.
RépondreSupprimerMerci Marcel
Comme tu as raison ! Je me sens empoté comme un collégien en face de sa dulcinée quand je prends ma faux.
RépondreSupprimerLes Soyots ! Ah ..danseurs de Soyotte ...ben non, une très jolie et fine aquarelle apparait avec des faucheurs. Je n'ai jamais vu faire ce travail à la faux, en groupe, dans mon village natal.
RépondreSupprimerj'apprends qu'il existe une fête des foins, à Rouge-gazon avec concours de fauchage à l'ancienne !!
Merci tout plein pour le partage de cette publication très intéressante,et sa superbe illustration, j'aime le passé de nos villages.
Oui, une "soyotte" est aussi une danse en patois vosgien en plus d'une petite scie mais le terme désignait également un jonc de ruisseau. Les faucheurs ont peu à peu disparu après la première guerre mondiale remplacés par des machines dans les plaines. Claude Michelet explique très bien ce changement dans son roman : "Des grives aux loups".
SupprimerBonsoir Marcel, c'est un bonheur de voir tes aquarelles mais aussi un réel plaisir d ete lire,tu as une écriture à la fois documentée et vivante, on en apprend toujours, à te lire.
RépondreSupprimerOn fait c'qu'on peut, on n'est pas des boeufs. Merci M'am et belle soirée.
SupprimerUn beau geste régulier que celui des faucheurs....avec ce son particulier de la coupe...
RépondreSupprimerc'est l'odeur des foins coupés que me suggère ton aquarelle....
bonne soirée
Grand merci pour tes encouragements et belle journée.
SupprimerA chacune de tes publications on apprend quelque chose ,et en plus on a l'illustration, c'est super!!
RépondreSupprimerMerci Christiane, bonne année à toi et à bientôt j'espère sur ton blog.
SupprimerUn beau retour dans notre histoire
RépondreSupprimerIl ne faut pas oublier les anciens car si nous sommes là, c'est bien à cause ou grâce à eux.
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