Un certain nombre d'artistes se sentent obligés d'expliquer longuement, trop longuement leur démarche pour que le spectateur puisse comprendre l'oeuvre, quand ils ne commentent pas l'oeuvre même. Parfois le texte est écrit dans une langue tellement technique ou moderne ou tendance voire ésotérique qu'elle devient complètement opaque, hermétique pour le lecteur moyen que je prétends être. Je vois alors rouge et j'ai des éruptions cutanées.
A mon avis, une oeuvre même agrémentée d'un petit texte circonstancié doit parler d'elle-même et apporter sa charge d'émotions. Si le spectateur ne saisit pas l'essence même du message qu'elle est sensée transmettre, il y a de fortes chances qu'elle manque de lisibilité, qu'elle soit ratée.
Dans la cour de l'ancienne abbaye d'Auberive (Haute-Marne), transformée en prison pour femmes au XIX ème siècle -Louise Michel y séjourna-, il y a cette statue en bronze de Marc Petit. Rien de plus...
Je suis tout à fait d'accord avec toi .Je me suis souvent trouvée devant des œuvres en me demandant ce qu'elle voulait transmettre ou exprimer sans avoir de ressenti personnel.
RépondreSupprimerCette statue est sublime, il n'y a pas besoin de la commenter. Elle dégage une vérité extraordinaire et traduit bien la souffrance , l'abandon et la solitude.
J'aime beaucoup la citation de Bernard-Marie Dupont :
« L’ontologie que nous propose Marc Petit est celle de la vie elle-même, de toute vie, aussi anonyme soit-elle : en modelant, il nous rend visite de multiples façons ; il renvoie le spectateur à une infinité de possibilités, toujours à l’horizon de ce que nous aurions pu être et que nous sommes quand même en assumant nos manquements, nos errements, nos échecs mais aussi nos réussites. Son œuvre n’est ni triste ni violente : elle dit la vie avec cette indéfinissable nostalgie que seuls les Portugais savent exprimer d’un mot intraduisible, cette saudade qui évoque tout à la fois la tristesse, la nostalgie, le regret et la mélancolie : l’écartèlement douloureux de nous-mêmes avec nous-mêmes. »
Merci pour ce partage, belle journée printanière Marcel
Merci pour cette longue réponse. Je n'ai pas réussi à ouvrir le site que tu m'indiques dans ton second commentaire : il faut être abonné au journal et je ne le suis pas...
Supprimerje suis contente que ton texte me permette (oui?tu permets?)de te donner mon interprétation de ces textes accompagnateurs....pfououou.....comme tu dis!(en réponse à ton com à propos d'Aosten)...._j'allais t'envoyer un mail mais bon là je vais faire COURT,çà suffira_....
RépondreSupprimerles textes indigestes et que moi non plus je ne comprends pas forcément (ainsi pour Aosten je ne comprenais pa du tout de quel média il parlait, avant d'aller voir EN VRAI!)appartiennent parfois à des books que les artistes sont obligés de présenter pour vendre leurs oeuvres à des galeries pointilleuses voire élitistes....et parfois réactionnaires.
En plus d'être un artiste talentueux, il faut PERCER dans un milieu décrit comme très resserré et pas du tout ouvert,et pour leur vendre son oeuvre il faut s se vendre soi,et enrober tout çà dans du blabla de communicant....
je ne pense donc pas que nécessairement tout çà s'adresse à un "spectateur" lambda mais est une étape parfois obligatoire pour gagner sa croûte, sans jeu d e mots....(je parle par ouï dire du dur marché de l'art via ce que me racontait une copine artiste et je n'ai probablement compris que ce que je voulais comprendre)
cette statue parle d'elle me^me, enfin, non, elle ne parle pas , elle nous va droit au coeur.Tu avais déjà parlé de cet endroit,non?
OK, je me tais^^
Oui, j'en avais parlé l'an dernier lors de la manifestation annuelle des chasseurs en cet endroit où j'ai encore une fois été invité à exposer quelques aquarelles.
SupprimerC'est bien triste d'être obligé d'écrire une bouillie insipide pour essayer de percer et de gagner sa croûte. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Je pense que ces immondices servent bien souvent à en couvrir d'autres. A Francfort, au musée contemporain, j'ai vu un plan vertical, horizontal et incliné recouvert -tiens-toi bien- de carreaux 10 x 10 noirs en faïence. (Le genre de surfaces sur lesquels s'escriment les apprentis carreleurs). Le plus sublime était la boîte en verre dans laquelle "l'artiste" avait collé en croix du papier collant attrape-mouches avec les mouches !! Je n'ai pas cherché à comprendre "ce qu'il a voulu dire"... Pour ma part, je m'en tiens à ce que le père Montaigne écrivait déjà à son époque : "Si le sujet est bien vu, les mots suivront aisément". Belle soirée Evelyne.
Je viens de trouver cette interview récente :
RépondreSupprimerhttp://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/2016/03/20/marc-petit-quand-je-sculpte-je-ne-triche-pas_11832946.
Je suis bien de ton avis , tu as raison
RépondreSupprimerMerci Christian.
SupprimerIntéressant, aussi bien ton article que les coms de Mamaz en particulier. J'adhère!
RépondreSupprimerBonne journée.
Bonsoir Aude et merci pour ton commentaire.
SupprimerJe suis complètement d'accord avec toi. L'œuvre se suffit à elle même. Si elle a besoin d'explications, j'oserais même dire que ce n'est pas de l'art.
RépondreSupprimerAmicalement
Bonsoir Amande. Oui, je suis d'accord avec toi, une oeuvre devrait se suffire à elle-même.
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