Comme la musique, un dessin, une peinture peut être minimaliste. A partir de quelques éléments, le regard se balade, l'esprit vagabonde, l'imagination s'imprègne d'une atmosphère pour se raconter des histoires.
J'avais découpé la photo dans une revue il y a très longtemps dans l'idée de l'aquareller un jour. L'austérité du lieu perdu dans la solitude d'un paysage ouvert à tout vent, à toute lumière, à toute saison, à toute éventualité m'avait "interpellé" pour employer une expression actuelle. J'aime ces lieux dénudés, aérés où le regard porte loin mais je ne voudrais pas y vivre... pour les mêmes raisons.
Déjà au Moyen-Âge des hommes avaient dû être suffisamment pénétrés par l'esprit du lieu pour y construire une église et son cimetière. Cette plaine existait-elle alors en l'état ou est-ce le résultat d'un défrichement lors d'une période de paix et de naissances ? Combien, le dos courbé, ont gratté cette terre pour des récoltes toujours aléatoires et puis s'y sont couchés pour participer au grand cycle ?
Vous voyez, c'est simple : il suffit de lâcher la bride à la gamberge et de vous laisser emmener au galop au fil des mots et des images. Vous arriverez forcément en un lieu, quelque part et qui sait, peut-être serez-vous étonné, amusé... ?