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27 février 2015

Harréville. Rive droite


On se plaint parfois du "mille-feuilles" français, des complications et tracasseries administratives actuelles...

Harréville est le seul village du canton de Bourmont à se distribuer sur les deux côtés de la Meuse. Sous l'Ancien Régime et depuis le 3 juin 1301 (Traité de Bruges) il appartenait au Barrois Mouvant. En effet, le comte de Bar devint, à partir de cette date, homme-lige du roi de France et entra dans la mouvance (= dépendance) de celui-ci pour tous ses domaines situés sur la rive gauche de la Meuse. La rivière était devenue frontière officielle entre le royaume de France et le St. Empire romain-germanique. En passant la Meuse, on changeait de pays. Le village dépendait donc de deux juridictions différentes.

J'ose à peine imaginer le casse-tête : problèmes de change avec des monnaies différentes. Taxes lorraines et taxes françaises pour des héritages et possessions sur l'un et l'autre des territoires. Moulin rive droite, four rive gauche, église rive gauche (diocèse de Langres), prieuré rive droite possession de St. Mihiel près de Bar-le-Duc...

Après le siège de la Mothe (1645), la frontière du royaume de France fut poussée bien plus à l'Est et le Barrois devint français.


21 février 2015

Harréville. Signes extérieurs.


La maison abrite, protège, préserve l'intimité de ses occupants. Sa façade possède souvent quelques signes extérieurs qui font sens. Ici, un foyer catholique s'est mis sous la protection de la Vierge à l'enfant. Ailleurs, deux trous indiquent l'emplacement d'un ancien pigeonnier dans un maison assez cossue. Là, une "goulotte" d'écoulement des eaux usées avec au-dessus le trou qui communiquait avec le 'lavier" (l'évier) de la cuisine juste de l'autre côté du mur, derrière la fenêtre.

Alors que je prenais des photos, le propriétaire, qui travaillait à côté m'a fait visiter la maison qui sert maintenant de remise. La cuisine et les autres pièces sont restées en l'état. Un saut dans la seconde moitié du XIXème siècle après avoir franchi la porte d'entrée.

16 février 2015

Harréville. Pierres scellées


Au cours du XIX ème siècle surtout, les bâtisseurs avaient l'excellente habitude de faire graver sur une pierre de taille de la façade, la date à laquelle elle avait été posée et le nom de celui ou de celle qui l'avait scellée, au cours d'une cérémonie comportant essentiellement la dégustation de quelques bonnes bouteilles. Il est regrettable que cette pratique... (Camille Lomon, Poussières d'étoiles. Harréville-les-Chanteurs, p. 48)

A y regarder de plus près, ces pierres ont probablement, pour certaines, été rajoutées après la construction de la maison ou du mur et ajustées dans une niche prévue à cet effet. C'est à un enfant de la maison que revenait l'honneur de poser le ciment de scellement, geste symbolique de pérennité dans la passation du patrimoine. Ces pierres sont un peu la mémoire du bâtiment tant pour sa construction que pour ses premiers occupants dont on peut facilement retrouver la trace en consultant l'Etat Civil aux archives. Parfois un nom a survécu au temps, aux conflits et aux migrations. J'ignore si cette pratique existait ailleurs en France.

11 février 2015

Harréville. Une façade

La "Grand'Rue" est en pente. Une petite maison ancienne décrépie qui doit maintenant servir de remise a gardé tout son cachet. A gauche de la porte d'entrée, la cuisine avec sous la fenêtre le trou d'écoulement des eaux usées du "lavier" (= l'évier)  qui partaient dans le caniveau, lieu de rassemblement des volailles qui se dépêchaient de récupérer les fonds de gamelles à chaque lâcher d'eau. Le trou était habituellement bouché avec un morceau de bois cylindrique qui protégeait du froid et des rongeurs. Au-dessus de la cuisine, une fenêtre avec un barreau, probablement une petite chambre d'amis ou de commis. A droite, la grande porte de grange par laquelle passaient bêtes et charrettes.

En cliquant sur le blog de Harréville : www.harreville.fr, rubrique galerie > photo 4 > la Grand' Rue, une photo prise sans doute durant la première guerre mondiale. On y reconnaît, dans le coin à droite la maison . Elle était habitée, le volet de la cuisine est ouvert.. La maison de maître en face avec les grilles, la façade actuellement rénovée et les boute-roues sur la rue est toujours en l'état et habitée.

6 février 2015

Harréville. Croix commémorative


A la sortie de Harréville, au pied du petit massif boisé qui sépare la vallée de la Meuse de celle du Mouzon, un peu à l'écart de la route, une croix commémorative d'un accident. L'expression sibylline : "frappé d'un coup mortel" peut suggérer une agression.

Dans son ouvrage composé au milieu du siècle dernier et consacré au village p. 215 : Poussières du passé. Harréville-les-Chanteurs, l'auteur Camille Lomon signale cette croix mais se trompe dans l'intitulé du prénom. D'après lui "Alexandre" (alias J BTE) Michaux, entrepreneur de travaux publics à Sartes -(Village vosgien dans la vallée du Mouzon à une poignée de kilomètres de Harréville à vol d'oiseau)- se fractura la colonne vertébrale en tombant d'un chariot transportant des arbres et mourut le 3 mars 1850, 2 jours après l'accident.

Quelques clics dans le registre d'Etat Civil des archives départementales d'Epinal permettent de retrouver l'acte de décès : [...L'an mil huit cent cinquante, le trois mars, à onze heures du matin.... lesquels nous ont déclaré par aujourd'hui, trois mars, à deux heures du matin, Jean-Baptiste Michaux, âgé de quarante cinq ans, entrepreneur en bâtiments [...] domicilié à Sartes... est décédé dans son domicile en cette commune... ]

Aucune indication sur la date (20 février ou 1er mars ??) et la cause réelle du décès (probablement un accident).

1 février 2015

Harréville. Le linteau



Rue de la Mothe, une porte de maison est surmontée d'un linteau insolite. Une étude trouvée dans Les cahiers bourmontais n° 1 d'août 2002 nous apprend qu'il s'agirait d'un dessus de cheminée (photo 2) monté à l'envers et provenant de la ville de la Mothe rasée en 1645 sur ordre de Mazarin.

Les armoiries tendraient à révéler que le propriétaire initial se serait appelé Nicolas Rouyer, avocat de la dite ville en 1614 et intendant de la même au moment du siège en 1645.

Dessin au crayon légèrement colorisé avec des crayons de couleur, le tout recouvert d'un léger glacis aquarellé.